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La luminothérapie est-elle efficace ?

La luminothérapie pour traiter d’autres problèmes de santé

Le traitement du trouble affectif saisonnier est presque exclusivement associé à la luminothérapie (appareil de luminothérapie), et en effet, il a été proposé de faire de la réaction à la photothérapie un critère de diagnostic du TAS. Cependant, pas moins d’un tiers des patients présentant le TAS ne réagit pas à la luminothérapie seule.
De plus, il est prouvé que la luminothérapie vive est aussi bénéfique pour d’autres troubles, dont la dépression non saisonnière, la boulimie nerveuse, la dépression prémenstruelle et le trouble bipolaire à cycle rapide.

La luminothérapie & le syndrome prémenstruel / syndrome de tension prémenstruelle (SPM/TPM)

Une autre application possible de la luminothérapie et des appareils de luminothérapie est le traitement du syndrome prémenstruel / de la tension prémenstruelle (SPM/TPM).
Les symptômes du SPM et de la TPM sont similaires à ceux du trouble affectif saisonnier et du TAS subsyndromique – dépression, fatigue, irritabilité, anxiété, alimentation excessive etc, et apparaissent chez les femmes tous les mois. Maskall et al (1997) affirment que les patientes atteintes de trouble dysphorique de la phase lutéale tardive (TDPLT) présentent les mêmes types de comportement saisonniers conséquents sur l’humeur et les symptômes prémenstruels.
Lam et al (1999) constatèrent que la luminothérapie vive réduisait de manière significative la dépression et les effets du SPM et de TPM pendant la phase lutéale symptomatique.
Ces résultats suggèrent que la luminothérapie vive est un traitement efficace contre le TDPLT. De plus, des études ont aussi montré que la luminothérapie est efficace dans la régulation des cycles menstruels de la femme.

La luminothérapie et les personnes en bonne santé

Selon des recherches menées par Partonen & Lonnqvist (2000), la lumière et les appareil de luminothérapie vive améliore la vitalité et soulage la détresse chez les personnes en bonne santé. Partonen & Lonnqvist ont exposé des employés de bureau à la lumière vive pendant l’hiver et ont constaté que l’exposition répétée à la lumière vive améliorait la vitalité et réduisait les symptômes dépressifs.

Le bénéfice fut observé non seulement chez les sujets en bonne santé avec des symptômes saisonniers mais aussi chez ceux ne présentant aucune variation saisonnière. Par conséquent, l’exposition à la lumière vive s’avère efficace pour l’amélioration de la qualité de vie liée à la bonne santé et pour le soulagement de la détresse chez les sujets en bonne santé. Il est suggéré que l’usage de la lumière vive est une option utile pour accroitre la vitalité et l’humeur, en particulier parmi ceux travaillant en intérieur en hiver.

Dans le cas du décalage horaire, l’individu réagit extérieurement aux changements induits dans son cycle de sommeil et d’éveil. Voyager d’ouest en est en traversant trois fuseaux horaires ou plus est le plus difficile.

Des changements marqués dans le timing des périodes de sommeil peut entrainer une irritabilité et une vigilance diminuée ; plusieurs études ont montré que la luminothérapie peut être utilisée de manière efficace pour soulager ces symptômes (Smyth, 1990).
Les personnes travaillant par roulement présentent souvent des symptômes de dépression bénigne, de fatigue, des difficultés de sommeil et des problèmes d’attention et de vigilance. Des études ont montré que ces symptômes peuvent être réduits de manière significative par l’usage de la luminothérapie (Czeisler et al, 1990 ; Stewart et al, 1995).

Qu’est-ce que la luminothérapie ?

Des chercheurs sont d’accord pour dire qu’il existe plusieurs facteurs qui rendent un appareil de luminothérapie efficace :

Intensité

Le lux est une unité de mesure de l’intensité de la lumière ainsi qu’une mesure de distance, ce qui signifie que, plus vous êtes éloigné d’une boite lumineuse, moins vous recevrez de lumière. Il est important de connaître la distance à laquelle la boite lumineuse produit 10000 lux afin de tirer le meilleur de votre thérapie.

Champ de lumière

Les chercheurs recommandent l’utilisation d’un appareil qui produit un éclairage suffisant pour garantir que le patient reçoive toujours une intensité correcte. Comme les patients ne restent pas toujours parfaitement immobiles, un champ de traitement plus large s’avèrera beaucoup plus efficace qu’un petit appareil ou un autre qui demanderait au patient de rester près de la source lumineuse. En terme technique, un champ de traitement plus large produira un degré plus élevé de sommation spatiale, ce qui signifie que plus de photorécepteurs du pigment épithélial de la rétine seront exposés à la lumière. Plus il y a de photorécepteurs exposés à la lumière, plus la patient répondra rapidement. Les distances recommandées sont en général de 45 à 50 cm de la source lumineuse. Ceux qui ont des symptômes plus graves ou qui prennent des antidépresseurs doivent envisager des distances un peu plus grandes. Les enfants ont besoin en général d’un champ de traitement plus grand car ils ne sont pas aussi patients que les adultes et ne restent donc pas en place pendant le traitement.

Largeur de bandes spécifique

Il est maintenant prouvé que, non seulement l’intensité de la lumière, mais aussi des largeurs de bandes spécifiques sont responsables des modifications du rythme circadien et de la régulation des hormones. Les appareils lumineux qui contiennent cette technologie seront plus efficaces pour déclencher une réponse rapide et forte. La lumière située entre 446 et 474 nm est responsable de la suppression de la mélatonine et de la modification du rythme circadien. L’intensité requise de cette largeur de bande représente seulement 10% du spectre complet standard de 10000 lux. Les appareils qui produisent cette largeur de bande spécifique arrivent à réduire de manière significative la brillance de la lumière ainsi que les effets secondaires tout en donnant des résultats du moins aussi efficace que la technologie standard.

Moment de la journée

Le moment de la journée pendant lequel on suit la thérapie est tout aussi important que la qualité de l’appareil lumineux. Suivre la thérapie au mauvais moment de la journée provoquera une non réponse et risque d’aggraver les symptômes. Une partie de la technologie d’Apollo, Britewave, comprend le test du rythme circadien, qui aide à déterminer le moment et la durée nécessaire pour la thérapie.

Portabilité

Si une boite lumineuse ou l’appareil n’est pas pratique à utiliser, le patient arrêtera de l’utiliser. Les appareils trop volumineux ou pesant plus de 4 ou 5 kg sont difficiles à déplacer et à intégrer dans la routine quotidienne. Le bon appareil doit être efficace et facile à utiliser pendant que le patient fait d’autres activités, comme se préparer dans la salle de bain, prendre son petit-déjeuner à la table de la cuisine, ou en faisant de la musculation. Un éclairage encombrant ou stationnaire exigera du patient qu’il trouve du temps pour s’asseoir devant l’appareil. La plupart des personnes n’ont pas de temps pour s’engager dans un thérapie qui n’est pas pratique.

Efficacité de la luminothérapie

Plusieurs analyses qualitatives ont conclu que la luminothérapie est un traitement efficace contre la dépression saisonnière, avec des taux de réaction allant de 60% à 90% lors d’études contrôlées (Eastman et al 1998; Lamberg, 1998; Partonen & Lonnqvist, 1996; Tam et al, 1996).

On a constaté qu’entre 75% et 85% des personnes souffrant de TAS et de TAS (Le trouble affectif saisonnier) subsyndromique se sentent mieux après 3-4 jours de luminothérapie. Certaines personnes se sentent mieux immédiatement après leur première dose, parfois même dans les 20 premières minutes de l’exposition, alors que d’autres peuvent avoir besoin de plusieurs jours (Terman et al, 1998).

Deux méta-analyses ont aussi confirmé l’efficacité de la luminothérapie contre de possibles contrôles de placebo (Terman et al, 1989 ; Lee & Chan, 1999). Dans une étude longitudinale auprès de patients sous luminothérapie, Graw et al (1997) ont constaté qu’au-delà d’un certain nombre d’années, le diagnostic clinique a changé pour le meilleur pour 64% des patients, et que la luminothérapie a réduit la survenance et la durée des épisodes subséquents de dépression.

Une preuve supplémentaire fut la forte réduction dans la prise d’antidépresseurs conventionnels pendant la période de suivi. Sumaya et al (2001) ont constaté que le traitement par la lumière vive est efficace dans le traitement non pharmacologique de la dépression parmi les adultes plus âgés. Ibatoullina et al (1997) ont présenté le cas d’une femme de 46 ans présentant un trouble affectif saisonnier sans les symptômes typiques d’humeur dépressive ou de manque de volonté. On a prescrit à la patiente une luminothérapie vive, et après deux semaines de traitement, ses problèmes avaient disparu.

Les auteurs affirment que ce cas donne la preuve préalable que, même en l’absence de symptomologie dépressive, les patients peuvent présenter des symptômes atypiques qui peuvent réagir positivement à la luminothérapie vive.

La luminothérapie s’est aussi avérée supérieure aux antidépresseurs conventionnels dans le traitement du TAS ; Ruhrmann et al (1998) ont examiné la question de savoir si les effets antidépresseurs de la fluoxétine (Prozac) sont comparables à ceux de la lumière vive dans le traitement de la dépression saisonnière et en ont conclu que le taux de rémission chez les patients utilisant la luminothérapie était de loin supérieur.